LE LION DE PLITTERMOUTH

Le Lion de Plittermouth

Dans la belle ville de Plittermouth se trouvait un zoo. Dans le zoo de la ville de Plittermouth se trouvait une cage. Dans la cage du zoo de la ville de Plittermouth se trouvait un lion.

Tout le monde aimait le lion et la plupart des gens visitaient le zoo uniquement pour le voir. Le lion aimait l'attention qu'on lui portait. Il est vrai que le lion était le seul animal du zoo de Plittermouth mais c'était quand même impressionnant pour le félin.
Ce jour-là, le lion de Plittermouth exécutait son spectacle habituel et rugissait pour les visiteurs. Cependant, un évènement inhabituel vint perturber le quotidien de notre lion. Au milieu de la foule qui l’acclamait se trouvait une personne qui ne l’acclamait pas, un homme qui portait une cravate. Le lion n'aimait pas qu'on ne l'acclame pas alors il concentra toute son énergie vers l'homme à la cravate. L'homme semblait être complètement indifférent au lion et il dévorait une carotte. Le lion n'avait jamais goûté de carotte, mais il pensait que ça devait être extrêmement bon pour que l'homme en oublie son merveilleux spectacle. La journée s'écoula et la foule changea sauf l'homme à la carotte qui resta là toute la journée.
Le lion voulait comprendre le secret de la carotte, mais personne au zoo ne voulait lui en proposer.
Le lion réfléchit et comprit qu'il lui fallait un plan, il devait s'échapper du zoo, se rendre dans la ville des humains et trouver une carotte. Il préféra attendre la fermeture du zoo pour agir, car il y aurait moins de témoins potentiels.
Ce soir-là donc, le lion ne dormait pas. Il sauta au-dessus de sa cage et passa par la porte d'entrée pour sortir du zoo. Comme il faisait très sombre, il réussit à passer inaperçu.

Le lion se rappela sa mission et se mit à chercher un marchand de carottes, comme il n'était jamais allé en ville, il ne savait pas quoi chercher donc il décida de bien ouvrir les yeux. Puis alors qu'il marchait dans la rue sombre, il se trouva face à face avec un humain. Zut, pensa le lion, je me suis fait repérer. La vieille dame, car c'était une vieille dame, lui dit :
- Ah, te voilà Lucien, je commençais à m’inquiéter.
Lucien ? Se dit le lion. J’aime ce prénom, maintenant je vais m'appeler Lucien, pensa Lucien.
- Suis-moi Lucien, il est temps de rentrer !
La vieille dame poussa une porte et y entra. Lucien la suivit.

Ils se trouvaient dans un grand salon, Lucien remarqua la présence d'un gros canapé lorsque la vieille dame lui dit :
- Tu peux dormir sur le canapé.
Chic, elle lit dans mes pensées, se dit Lucien. Lucien passa la nuit confortablement allongé sur le canapé à rêver de carottes.

Au matin, il fut réveillé par la vieille dame.
- Tu veux manger quelque chose, mon petit Lucien ?
Oui des carottes, pensa Lucien mais il ne dit rien car il ne savait pas parler. La vieille dame lui caressa la tête et lui promit du poisson à son retour. Du poisson ? s'étonna Lucien. Me prend-elle pour un chat ? Je suis un lion et j'exige des carottes ! Il rugit pour montrer son désaccord.
- Tu dois être enroué mon petit Lucien, il faudra aller voir Mr. Kourtar pour arranger ça. lui dit-elle avant de lui fermer la porte.
Lucien se demanda s'il avait bien fait de suivre la vieille dame car elle ne semblait pas vouloir lui apporter des carottes. Il essaya de sortir, mais la porte était fermée, Mince se dit-il, elle m'a enfermé comme au zoo. Lucien réfléchit et comprit qu'il ne pouvait rien faire avant que la vieille dame ne revienne, donc il décida de continuer la sieste sur le grand canapé.

Lorsqu’il se réveilla, il était revenu au zoo. C’était l’heure de son numéro, et le public l’attendait avec impatience. Il rugit comme il n’avait jamai rugi et les spectateurs l’applaudirent comme ils ne l’avaient jamais applaudi. C’est alors que la dame du zoo ouvrit sa cage. À ce moment, le public se mit à hurler :
Lucien ! Lucien ! Lucien !
Il alla à leur rencontre mais les humains fuyaient devant lui. Il se retourna et à la place de la cage se trouvait le gros canapé, la vieille dame y était assise. Elle le caressa.

- Bonjour Lucien, bien dormi ?
Lucien se réveilla et il fut surpris de trouver la vieille dame en train de le caresser . Le rêve s'était confondu avec la réalité comprit Lucien.
- Désolée d'avoir été aussi longue, mais les gens en ville sont complètement fous, ils ont perdu une bête sauvage ou je ne sais quoi ! Mais je t'ai apporté du poisson, Lucien !
Lucien n'aimait pas particulièrement le poisson mais il le mangea parce qu'il ne voulait pas décevoir la vieille dame et aussi parce qu'il n'avait pas mangé depuis la veille et qu'il avait faim. Ensuite la vieille dame alluma la télé.
- C'est l'heure du maudit dictionnaire, expliqua-t-elle à Lucien qui n'avait aucune idée de ce qu'était le maudit dictionnaire.
Cependant, ce n'était pas le maudit dictionnaire qui apparut à l'écran mais un flash spécial ALERTE AU LION.
- Nous vous rappelons la principale information de ce journal, rappela la journaliste, un animal sauvage, un lion, s’est échappé du zoo de Plittermouth. L’animal erre probablement aux alentours de la ville, nous vous demandons d’être prudents et de ne pas l’interpeller seul. Il est potentiellement très dangereux.
Lucien fut épaté d'apprendre qu'un de ses congénères se trouvait dans la région avant de comprendre que c'était de lui qu'on parlait. Il trouva la situation très amusante. Hi hi! Ils me cherchent ! Ils ne me trouveront jamais ici, au moins, pensa Lucien. Puis la dame du zoo apparut à l’écran :
- Ce lion est très important, expliqua la dame du zoo. Il ne faut pas lui faire du mal, je suis prête à offrir une grande récompense à quiconque le ramènera.
Lucien était content d'apprendre qu'il comptait beaucoup et qu'on s'intéressait encore à lui puis il prit peur. La vieille dame avait mis ses lunettes et regardait fixement la télévision. Convoitait-elle la récompense ? Ce serait terrible ! Elle me ramènerait au zoo sans que j'ai pu attraper la moindre petite carotte. Il faut que je m'enfuie. Lucien se précipita vers la porte fermée et tenta de l'ouvrir avec ses griffes. Malheureusement la vieille dame le repéra :
- Tu veux aller dehors, Lucien ?
Oui, je veux pensa-t-il.
- Raon dit-il.
- Je vais te mettre ton collier d'abord pour que tu ne te perdes pas lui dit-elle en lui accrochant le gros ustensile autour du cou.
- Ne va pas trop loin, Lucien ! lui dit-elle en lui faisant un signe de main.
Elle ne m'a pas reconnu, c'est génial, je vais la semer et reprendre la recherche des carottes.

Il ne fallut pas attendre plus de trente secondes pour qu'on le repère.
- Un lion ! hurla une petite fille qui courut vers lui pour lui caresser sa crinière.
Lucien ne voulait pas être dérangé mais il avait pris pour habitude de ne pas vexer les enfants, alors il s'approcha de la fille pour qu'elle le câline.
- Tu es un gros chat, toi, dit-elle.
Encore un chat, mais qu'est-ce qu'ils ont, tous ? Je suis un lion.
Pendant que Lucien réfléchissait, une version adulte de la petite fille apparut et poussa un cri :
- Mathilde ! Aidez-moi, le lion a attrapé ma fille !
Lucien ne comprenait pas, quand il était au zoo, tout le monde l'adorait et maintenant qu'il était sorti, il était devenu si terrifiant qu'il ne pouvait toucher personne ? Il en eut marre et il se détacha de l'emprise de la fille pour qu'on ne puisse pas le confondre avec un kidnappeur. La fille pleurait quand il partit mais la grande personne était en train de l'emmener et Lucien supposa que l'histoire était finie comme ça.
Ce fut là que le miracle se produisit, l'homme à la cravate était là. Il tenait encore une carotte et il l'appelait :
- Viens mon mignon, viens manger !
Lucien se sentait comme attiré vers la carotte, il avait attendu si longtemps alors il se jetta sur le monsieur. Il goûta au trésor orange et s'évanouit.

Lucien dormait sur un canapé lorsque un vieux monsieur lui balança un seau d'eau sur la tête :
- Interdit aux touristes ! Tout le monde descend !
Lucien descendit du canapé et chercha la porte d'entrée mais elle était fermée. Autour de lui, une fille dormait tenant la carotte entre ses mains.
- Prends-la, lui ordonna le monsieur à la cravate.
Lucien essaya d'attraper la carotte mais elle glissait entre ses pattes.
- Prends-la, lui ordonna le monsieur à la cravate.
La fille se réveilla et voyant Lucien se mit à hurler :
- Le lion a pris la carotte ! Attrapez-le !
Des dizaines de cavaliers surgirent dans la pièce suivis par les caméras de la télévision.
- Nous avons retrouvé le lion ! s'exclama une présentatrice.
Lucien voulait courir pour leur échapper mais il était encerclé. L'homme à la cravate lui présenta la carotte :
- Prends-la.
Les cavaliers se mirent à hurler :
- Prends-la !

Soudain, il se réveilla.
- Bonjour, dit une voix.
- Bonjour, dit Lucien.
- Bonjour Lucien, je m'appelle François.
Lucien était stupéfait, c'était la première fois de sa vie que quelqu'un comprenait ce qu'il disait. D'habitude, les gens n'entendaient que ses grognements et le traitaient comme une bête, mais il y avait là quelque chose qui le comprenait et qui s'intéressait à lui. Lucien fut bouleversé par cette découverte.
- Qu'est-ce que je fais là ? Qui es-tu ? Comment arrives-tu à me comprendre ? Comment connais-tu mon nom ?
- C'est marqué sur ton collier. T'es en prison ici, tu t'es fait avoir comme nous. Moi je suis un zèbre, c'est pour ça que tu me comprends. Tu n’as pas l'habitude de voir d'autres animaux ?
- Non, pas vraiment. J'étais tout seul dans mon zoo.
- On est plusieurs ici, tu verras.
- Comment je suis arrivé ici ?
- Ils t'ont fait manger la carotte ?
- Oui, un homme m'a donné une carotte. Après, je ne me souviens plus de rien.
- C'est comme ça qu'ils font. Ce n'est pas une vraie carotte, en fait, ils mettent un produit dedans qui nous endort et après ils nous transportent ici.
- Ouf, je suis rassuré, elle n’était vraiment pas bonne la carotte.
- En quoi c'est rassurant ?
- Je voulais vraiment manger une carotte, ça m'a beaucoup obsédé, alors quand j'ai fini par en manger une et que ce n'était pas bon, ben j'étais vraiment déçu, enfin pas pour très longtemps parce qu'après je me suis évanoui mais bon. Mais si ce n'était pas une vraie carotte, alors il y a encore un espoir que j'aime les carottes
- Je veux pas te décevoir, mais je ne pense pas que tu les aimes.
- Ah bon ? Pourquoi ça ?
- Les carottes sont des légumes, tu es un carnivore !
- Et alors ?
- Tu manges de la viande, les carottes ne sont pas de la viande.
- Je fais ce que je veux et je mange ce que je veux.
Le zèbre François n’avait pas d’argument à opposer au lion alors il changea de sujet.
- Il y a un autre nouveau, il est arrivé un peu avant toi mais il est encore endormi.
Lucien remarqua un petit chat dans dans une cage à sa gauche.
- Hé, réveille-toi, petit chat, rugit Lucien.
Le chat se leva et se mit sur ses quatre pattes. Le zèbre fit les présentations.
- Bonjour moi c'est François, comment tu t'appelles ?
- Lucien, répondit le chat.
Quoi ? Lui aussi ? C'est curieux ça.
- C'est amusant, dit François, le lion aussi s'appelle Lucien. Ça doit être un prénom courant pour les félins.
Il m'a piqué mon nom, ce vilain chat.
- Comment sort-on d'ici ? Demanda Lucien le lion.
Le zèbre le regarda avec surprise :
- Je te l'ai déjà dit, on ne peut pas sortir d'ici.
- Mais c'est terrible, je ne peux pas rester ici. Je dois manger des carottes et retourner au zoo.
Il y avait des dizaines d'animaux ici, et Lucien n'était pas habitué à partager la vedette. Il y avait même une éléphante qui était trois fois plus grande que lui.
- Comment s’appelle cette éléphante ?
- Je m’appelle Monique, dit Monique. Ne parle pas de moi dans mon dos, j’ai des grandes oreilles, j’entends tout.
Lucien réfléchit à un plan pour s’évader. Je me suis déjà échappé de ma cage au zoo, se dit-il, je devrais pouvoir m'échapper d'ici. Lucien sauta au-dessus de sa cage et il était libre.
- Regardez tous, s’exclama François, le lion a réussi à sortir !
Tous les animaux de la salle avaient leurs yeux fixés sur Lucien le lion.
- Sauve-nous, criaient-ils.
- Je ne peux pas vous ouvrir, je n'ai pas la clé.
- C’est la méchante dame qui a la clé, expliqua François.
- Qui ?
- La méchante dame, répéta François. C’est celle qui nous apporte à manger.
- Où est-elle cette méchante dame ?
- Je ne sais pas, mais elle arrive toujours par cette porte, donc si tu l'attends ici, tu ne peux pas la louper.
- Mais je n'ai pas le temps de l'attendre cette dame, je dois chercher des carottes.
- C'est quoi ton délire avec les carottes ? Tu voudrais tous nous abandonner ?
- Bon d'accord je vais l’attendre, mais vous m'aiderez à trouver des carottes. »
Un lapin prit la parole :
- Je pense que je peux aider, la méchante dame m'apporte des carottes tous les jours. Si tu nous fais sortir, je te donnerai ma part.
- Voilà qui me semble juste, bon je vais donc attendre derrière la porte l'arrivée de la méchante dame.
La méchante dame mit longtemps à arriver et Lucien se serait endormi sans les piaillements des perroquets et autres bêtes sauvages.
- Je l’entends, dit Monique, elle arrive, mets-toi en position.
La méchante dame passa la porte, elle poussait un énorme chariot. Lucien n’attendit pas une seule seconde pour attaquer.
- Raorr, rugit-il
- Ahh ! cria la méchante dame.
Elle s’enfuit en fermant la porte avant que Lucien n'ait eu le temps de la rattraper. Le point positif était qu'elle avait laissé le chariot.
- Tout n’est pas perdu, dit Lucien le lion, nous avons le manger.
- Comment ça, nous ? râlèrent les prisonniers.
- Nous sommes toujours enfermés, fit remarquer Monique.
- J'ai fait ce que je pouvais, je ne pouvais pas prévoir qu'elle s'enfuirait. Au moins, maintenant je vais pouvoir manger mes carottes.
- Tu avais promis de nous libérer, lui rappela le lapin. Tu ne l'as pas fait donc tu ne peux pas manger les carottes. On avait fait une promesse.
- On avait fait une promesse, répéta François.
- Bon, je ne toucherai pas aux carottes, mais elle est partie et elle n’a pas l'air de vouloir revenir. Comment je fais moi ?
- Je ne sais pas, mais tu es le seul à pouvoir agir. Nous sommes prisonniers de nos cages.
Alors qu'ils discutaient pour déterminer comment faire revenir la méchante dame, la méchante dame réapparut avec un fusil.
- Ici, le lion, viens faire dodo !
Elle tira et un projectile atteint Lucien.
- Aïe, ça fait... eut le temps de dire Lucien avant de s'évanouir.

Lucien dormait contre un arbre lorsqu’on lui jeta des carottes. Il se réveilla et vit que c’était le lapin, perché en haut de l’arbre, qui l’avait réveillé.
- Viens me rejoindre, lui dit le lapin, j’en ai encore plein.
- Je ne peux pas, répondit Lucien. Je ne sais pas voler.
- On avait fait une promesse, cria le lapin en sautant de l'arbre.
François le zèbre, qui était caché derrière le lapin, répéta :
- Tu avais promis de laisser le manger.
Monique l’éléphante apparut derrière le zèbre
- Je suis prisonnière, ici, tout le monde est prisonnier.
On entendit un rugissement derrière l’éléphante. Ce n’était pas un lion c’était Lucien le chat.
- Tu as volé mon nom, lui reprocha le chat.
- Non c’est faux, se défendit Lucien alors que des singes tentaient de l’immobiliser.
- Plus vite, hurlaient les singes. Plus vite ! Elle arrive !
La porte s’ouvrit mais c’est la méchante dame qui l’avait ouverte. Lucien rugit pour l’effrayer mais elle n’avait plus peur de lui.
- À table, lui dit-elle en lui présentant une assiette de carottes.
Lucien voulait manger mais il était prisonnier de sa cage.

Il se réveilla prisonnier de sa cage.
- Elle t'a remis là-dedans après t'avoir endormi, expliqua François.
- C'est embêtant, ça.
Lucien sauta au-dessus de sa cage pour se libérer une nouvelle fois.
- Comment fais-tu ça ? demanda le petit Lucien.
- Comment je fais quoi ?
- Pour te libérer, comment tu fais ?
- C’est très facile,dit Lucien, je vais vous montrer.
Alors Lucien montra aux autres animaux comment sauter au-dessus de sa cage. Il leur fallut moins d'une minute pour tous en sortir.
La plupart acclamait Lucien et l'appelait leur sauveur, mais le lapin était clairement énervé que Lucien n'ait pas pensé à leur dire ça plus tôt. Monique l'éléphante défonça la porte et ils la suivèrent vers l'inconnu.

- Nous sommes dehors, fit remarquer François, nous sommes sauvés.
Il y avait une maison sur le côté gauche où l'on pouvait voir la méchante dame qui partageait un repas avec l’homme à la cravate. La méchante dame riait mais lorsqu’elle vit que les animaux s’étaient échappés, elle paniqua et se cacha sous la table ce qui surprit l’homme à la cravate.
- Où va-t-on ? Demanda Monique. Je ne sais pas retrouver mon zoo.
- Les humains ont des outils pour se repérer, dit François. Je les ai entendus parler de GPS une fois.
- Où ça se trouve un GPS ? Demanda le lapin.
- Je n’ai pas besoin de vos GPS, expliqua Lucien. Moi j’ai mon collier, c’est ce qui me donne mon nom. Si j’écoute le vent, je saurai retrouver la vieille dame qui me l’a confié. Et lorsque je retrouverai la vieille dame, je retrouverai mon zoo.
- J’entends quelque chose, dit Monique. Ça se raproche.
- C’est sûrement le vent, dit Lucien. Il veut nous montrer le chemin, il suffit de l’écouter.
Lucien n’eut pas le temps d’écouter le vent parce qu’une douzaine de voitures arrivèrent alors sur le terrain. Une portière s'ouvrit et en sortit la vieille dame.
- Lucien, s'écria la vieille dame.
- Vieille dame, s'écria Lucien.
- Manger, s'écria le petit chat Lucien.
Lucien s'étonna :
- Tu connais la vieille dame, toi aussi ?
- Bien sûr, répondit le chat, c'est elle qui me donne à manger et qui m'a donné mon nom.
Lucien fut choqué d’apprendre à quelle vitesse la vieille dame l’avait remplacé.
La vieille dame arriva et prit le chat dans ses bras.
- Lucien, enfin te revoilà, j'étais inquiète tu sais, heureusement que je t'avais équipé d'un collier GPS pour te retrouver.
Le petit chat ronronna pour montrer qu'il était content lui aussi.
- Mais où est ton collier, Lucien ? Oh !
Elle pointa Lucien du doigt.
- Vilain matou, tu as piqué le collier de mon Lucien, dit la vieille dame avant de lui enlever la seule preuve de son nom.
La vieille dame repartit avec le chat. Les messieurs qui étaient arrivés avec elle, par contre, étaient toujours là. Ils portaient des uniformes et ils étaient très organisés. Deux d’entre eux avaient attrapé la méchante dame et l’homme à la cravate et les avaient ligotés, trois d’entre eux inspectaient le bâtiment où ils avaient été emprisonnés, les autres les surveillaient. Lucien se demandait s’ils allaient les laisser partir quand la dame du zoo arriva. Quand elle vit Lucien, elle s'écria :
- Mon lion !
Puis elle vit les autres animaux et elle s'écria :
- Mes autres animaux !
- Ils sont à vous ? demanda le chef des messieurs en uniformes.
- Bien sûr, répondit la dame du zoo. Ce sont tous mes animaux, ils viennent de mon zoo. Ce n’est pas la peine de demander aux autres zoos de la région s’ils ont perdu des animaux.
- Tant mieux, j’aime quand les histoires sont simples. Vous pouvez les prendre avec vous.

Ensuite Lucien et tous les autres animaux rentrèrent au zoo. Lucien était de nouveau heureux. Bien sûr, comme il n'y avait qu'une seule cage, ils devaient se serrer. Bien sûr, Lucien n'avait pas pu manger de carottes et se contentait de la nourriture du zoo. Bien sûr, Monique était devenue la nouvelle star du zoo et plus personne ne venait l’acclamer. Mais cela ne comptait pas vraiment pour Lucien, parce qu’au bout du compte il avait trouvé des compagnons.

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