Se connecter | S'inscrire

Le quinquennat réunifié

Illustration de l'article
Il y a maintenant trois mois, j'avais écrit un article où je m'interrogeais sur l'acte II du quinquennat. Plusieurs éditorialistes avaient annoncé avec plus ou moins de rigueur la venue de "L'acte II".

"L'Acte II" est une utopie, un moment merveilleux et magique, où le président changerait de méthode, comprendrait les erreurs du passé, mettrait en marche ses objectifs de changement, en finirait avec la verticalité du pouvoir...

Lors de mon précédent article, je m'enthousiasmais sur la venue prochaine du Grand Débat qui allait sûrement annoncer un nouvel Acte II. Aujourd'hui le temps du Grand Débat est révolu et, après quelques péripéties dont l'incendie d'une cathédrale, notre cher président a enfin décidé de nous confier sa conclusion. J'attendais donc, patiemment qu'un journaliste de BFMTV ou que Alain Duhamel nous fasse un édito sur "Macron entre dans l'Acte II".

J'ai été bien plus gâté que ça. Hier, Emmanuel Macron avait convoqué la presse pour une conférence de presse. Les médias habituels, dont BFMTV, étaient ravis par cette nouvelle idée. Pendant plusieurs journées, ils nous répétèrent que c'était la première fois que Macron organisait une conférence de presse contrairement à son prédécesseur Hollande qui en faisait souvent. Lorsque notre grand chef commença sa conférence de presse, je n'étais pas là à l'écouter parce que je faisais autre chose, mais au bout d'un quart d'heure, j'ai zappé sur notre président (ce n'était pas difficile, il y avait au moins cinq chaînes qui diffusaient la conférence). Assez vite, j'ai compris que la définition de "conférence de presse" devait être comprise comme "conférence à la presse" où notre président expliquait longuement sa vision des choses aux journalistes. J'ai longtemps écouté le président, j'ai supporté son discours sur le fait que, finalement, il ne fallait pas prendre en compte le vote blanc (alors que, si je me souviens bien, c'est lui-même qui avait mis le sujet sur le tapis lors de son allocution de décembre). Puis, il a commencé à parler de laïcité et des écoles qui ne respectaient pas ce principe, j'ai tendu l'oreille en espérant qu'il allait enfin parler du scandale de l'Alsace-Moselle, mais en fait non, il voulait parler de "l'islam politique". Chose curieuse, il a lui-même admis que quand on parlait de la laïcité , on ne parlait pas de laïcité mais de l'islam et il a aussitôt embrayé sur le thème de l'immigration et sur son délire des "valeurs françaises" ou quelque chose dans le genre. J'ai donc préféré zapper à ce moment-là pour ne pas m'énerver.

Or, miracle, ce matin, je regarde les comptes-rendus de la conférence de presse et je lis ce magnifique tweet de Frederic Says de France Culture : Emmanuel Macron se refuse à parler d'"acte II" du mandat car "cette terminologie (acte) a déjà été prise et renvoie à une autre gymnastique, qui a lieu le samedi !". Ici, Macron fait référence de manière imagée aux Gilets Jaunes qui ont pris pour habitude de nommer leurs journées d'action du samedi sous la forme "Acte" plus numéro du samedi. C'est très important ce qui se vient de passer. Emmanuel Macron a lui-même dénoncé la terminologie "Acte II", terme qui aurait été sali par les insurgés (de son point de vue). Je ne m'y attendais pas et c'est une véritable surprise que le président mette à un terme à ce débat. Malheureusement, de nombreux journaux n'ont pas compris et ont mis en une "L'acte II de Macron" (au moins Le Monde a fait ça). (26/04/2019)

Notes

* Si vous pensez que je vais commenter le reste des annonces du Président, ne comptez pas trop dessus.

Catégorie : Politique

← L'Homme Providentiel est arrivé ACCUEIL Game of Thrones Saison 8 épisode 2 : les réactions →