L'élection présidentielle américaine aura lieu le 3 novembre 2020. La convention démocrate désignera officiellement le candidat démocrate le 13 juillet 2020. Le caucus de l'Iowa, première occasion où les citoyens "voteront" pour les candidats démocrates, se déroulera le 3 février 2020. Savez-vous ce que cela signifie pour le planning de la vie politique américaine ? Il faut tout de suite organiser des débats.
Nous commençons le mois de décembre avec 18 candidats, exactement le même nombre qu'en novembre. En effet, les 2 départs ont été compensés par deux nouveaux entrants, et le pire c'est que Bloomberg est tellement riche qu'il est considéré comme sérieux par la télévision donc on n'assiste même pas à une diminution des "candidats sérieux", bien au contraire. Néanmoins, décembre est le mois des miracles et l'on peut espérer que la grande division (par deux) s'effectuera ce mois-ci. Seront-ils neuf à Noël ? Sûrement pas, mais il faut toujours voir grand. Le mois a quand même bien commencé avec le départ du candidat le moins connu et légitime depuis Wayne Messam.
- Joe Sestak : sexagénaire (ce qui le rend nettement plus jeune que les favoris), ancien vice-amiral de la Navy, ancien représentant de Pennsylvanie. Ne détient aucun mandat électif depuis 2011, son dernier fait d'armes remonte à 2016 lorsqu'il a perdu la primaire démocrate pour un poste de sénateur. Sestak, que personne n'attendait ou souhaitait, a annoncé sa candidature fin juin à peine quelques jours avant le premier débat. Son entrée tardive fit qu'il ne put se qualifier lors des premiers débats où quasiment n'importe qui pouvait aller et il ne reçut donc aucun soutien dans les sondages, oscillant souvent entre 0 et 1% (plus proche de 0). Il faisait donc partie de ces candidats dont personne ne savait qu'il était candidat à part si vous êtes journaliste, que vous regardez sur Wikipédia ou que vous êtes comme moi.
- Steve Bullock : gouverneur du Montana. Bullock avait la particularité d'être le seul candidat élu dans un état gagné par Trump, il avait été réélu gouverneur en 2016 le même jour que l'élection présidentielle. Bullock avait annoncé sa candidature trop tard pour participer au premier débat mais il avait réussi à participer au second. Il se définissait comme "modéré" et expliquait qu'il ne fallait pas aller trop à gauche car ça pouvait être trop dangereux. Il expliquait aussi que s'il était candidat, il pourrait remporter le Montana, ça aurait pu être un bon argument pour le gouverneur de la Floride mais le Montana est un des états les moins peuplés et ne dispose que de 3 grands électeurs. Les démocrates essayaient depuis plusieurs mois de convaincre Bullock d'abandonner sa candidature ridicule pour la présidence et le convaincre de concourir pour le siège de Sénateur du Montana (ils avaient réussi avec Hickenlooper), malheureusement Bullock a répété depuis à de multiples reprises que ça ne l'intéressait pas. Aujourd'hui Bullock met fin à sa campagne et ne semble pas vouloir changer d'avis sur le Sénat (ce qui est important parce que les démocrates ne sont pas pour l'instant favoris pour reprendre le Sénat en 2020 ce qui, même dans l'hypothèse d'une défaite de Trump en 2020, les handicapera pour toute tentative de réforme législative ou de nomination à la Cour Suprême).
La prédiction pour le prochain départ est Marianne Williamson. (02/12/19)
(MàJ) Le mois de Décembre est le meilleur mois de l'année, nous sommes actuellement à un départ par jour. C'est un poids lourd qui quitte les primaires aujourd'hui :
- Kamala Harris : Sénatrice de Californie. Harris était vendue l'année dernière comme une candidate de premier plan et elle était même vue comme favorite dans les scénarios où Biden était absent. Elle avait pourtant bien commencé, s'était qualifié à tous les débats, avait obtenu de bon sondages (à un moment, elle était troisième juste derrière Sanders) mais la dynamique s'est essoufflée dans ces derniers mois et elle a quitté le petit groupe des candidats sérieux, dépassée par Buttigieg et Warren. Il ne faut pas non plus négliger la "frilosité" d'une certaine partie de l'électorat à soutenir une femme noire pour affronter Donald Trump et potentiellement devenir présidente. Les dernières semaines se révélaient catastrophiques, à seulement 3% dans les derniers sondages, Harris renvoya une grande partie de son équipe, changea de stratégie plusieurs fois (ne pas s'intéresser à l'Iowa puis tout concentrer sur l'Iowa), vit son directeur de campagne décrit comme incapable dans la presse par ses soutiens. Bien que qualifiée pour le débat de décembre, Harris a préféré tout arrêter avant 2020. Elle peut tout de même espérer une place sur le ticket comme vice-présidente (surtout si Biden est le candidat) ou même, si Trump gagne en 2020, retenter sa chance en 2024.
(03/12/2019)
*Le mois n'étant pas fini, je me réserve le droit de modifier cet article au prochain abandon.