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L'incarnation d'une liste : la fascination des médias

Illustration de l'article
Il y a quelque mois je m'interrogeais sur le traitement des élections européennes par les médias (j'ai la flemme de vous mettre un lien, cherchez-le vous-même, c'est intéressant, il y a une citation de Giscard). J'avais voulu écrire une suite mais ce sujet avait plus ou moins disparu des écrans pour laisser la place à une admiration des capacités oratoires du chef de l’État. Fort heureusement, les échéances électorales s'approchent et les médias qui nous intéressent (dans notre cas, c'est surtout BFM) recommencent à parler des élections.

Pour être tout à fait honnête, les élections n'intéressent pas BFM tant que ça. Il n'est jamais question du scrutin ou du parlement européen ou du rôle des élus, ce qui passionne la télévision c'est le nom de la personne qui figure en premier sur la liste. Moi-même, dans mon dernier article je racontais avec tristesse qu'aucun grand parti n'avait désigné de tête de liste. Cette fascination vient aussi du fait que notre président a changé le mode de scrutin adopté au début des années 2000 pour avoir des listes nationales et plus semi-régionales.

En 1999, lors des dernières élections européennes où les listes étaient nationales, les têtes de liste étaient simplement les chefs de partis dans la quasi-totalité des cas (François Hollande, Charles Pasqua, Nicolas Sarkozy, Daniel Cohn-Bendit, François Bayrou, Robert Hue, Jean Saint-Josse, Jean-Marie Le Pen, Arlette Laguiller). Bien entendu, les personnalités vraiment importantes comme Hollande ou Sarkozy n'ont jamais vraiment siégé au parlement Européen et ont démissionné au bout de quelques mois pour retrouver leurs sièges plus confortables de l'Assemblée Nationale. De nos jours, peut-être par honnêteté ou parce que la loi sur le cumul des mandats est plus stricte, ces choses ne se font plus, c'est pour cela que les partis s'embêtent à trouver des têtes de liste originales pour que les journaux fassent des articles dessus. J'ai présenté ici les différentes têtes de liste des partis qui dépassent 5% dans les sondages suivies de leur fonction et d'une caractéristique marquante : Vous remarquerez que tous ces partis (à l'exception du dernier) ont fait l'effort d'aller chercher des inconnus ou des non politiques même si on peut douter de la pertinence de certains de ces choix. L'anomalie Dupont-Aignan va, à mon avis, être résolue assez rapidement par la chute de DLF dans les sondages sous les 5% aux côtés de Benoît Hamon (du parti de Benoît Hamon) et de Jean-Christophe Lagarde (UDI).

Je suis quand même assez déçu envers le gouvernement (comme d'habitude), BFM laissait croire que Nathalie Loiseau allait démissionner hier et qu'un remaniement serait annoncé aujourd'hui, mais malheureusement le remaniement aura surement lieu en fin de semaine. Je suis triste, vous savez à quel point j'adore les remaniements... (26/03/2019)

Notes

* Contrairement aux primaires américaines où le choix était assez simple douze mois à l'avance, ce site a décidé d'attendre pour choisir qui soutenir.
* Je suis en train de regarder un film bien plus vieux que je ne le pensais, la protagoniste cherche le manuscrit du dernier Harry Potter qui n'est pas encore sorti en librairie.

Catégories : Politique Européennes 2019

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