Les départs de janvier

L'élection présidentielle américaine aura lieu le 3 novembre 2020. La convention démocrate désignera officiellement le candidat démocrate le 13 juillet 2020. Le caucus de l'Iowa, première occasion où les citoyens "voteront" pour les candidats démocrates, se déroulera le 3 février 2020. Savez-vous ce que cela signifie pour le planning de la vie politique américaine ? Il faut tout de suite organiser des débats.
Nous commençons l'année avec 15 candidats, ce mois est donc le dernier pour permettre à nos candidats de s'échapper avant de se ridiculiser au caucus de l'Iowa début février. Comme pour le mois de décembre, les départs commencent tôt et nous avons déjà un courageux.

• Julian Castro, l'ancien "ministre" d'Obama. Le jeune hispanique du Texas n'est jamais parvenu à intégrer le club des candidats sérieux mais il est quand même toujours resté dans un groupe au-dessus des candidats ridicules (souvenez-vous que la télévision française était allée l'interviewer). Il avait réussi à rester dans l'attention médiatique en participant aux débats jusqu'en novembre mais les nouveaux critères rendaient impossible sa participation. Castro avait publiquement critiqué le parti démocrate à cette occasion, se plaignant d'un débat quasi-exclusivement blanc (il y avait Yang quand même) et qui ne reflétait pas la diversité américaine. Pour se faire bien voir, la plupart des candidats avaient d'ailleurs approuvé Castro. Malheureusement, cette bienveillance ne se traduisit pas par un regain d'intentions de vote pour Castro. Il préféra donc mettre fin à sa campagne avant l'Iowa. Il est toujours jeune donc il n'est pas complètement fichu, il peut espérer un poste dans la prochaine administration démocrate ou même la position de vice-président.

Mes prédictions ne se réalisent jamais mais je vais parier sur Michael Bennet pour le prochain abandon. (02/01/20)

J'en ai marre, car je prédisais depuis plusieurs mois Marianna Williamson, et pour une fois que je change, il faut qu'elle abandonne. Voici les derniers héros :

• Marianne Williamson, "leader spirituel". Il est assez difficile de décrire Marianne Williamson, je ne prétends pas la comprendre moi-même. C'est une personnalité qui n'a jamais eu de mandat électif et qui est connue pour avoir écrit plusieurs bouquins sur le pouvoir de l'amour, sur la guérison et sur plein de sujets que j'assimile personnellement à la méditation et au développement personnel. Sa renommée lui vient de son amitié avec Oprah Winfrey qui la faisait intervenir régulièrement dans son show. Williamson avait fait sensation lors des premiers débats où son attitude et ses réponses décalées étaient reprises en boucle sur Twitter. Elle défendait des positions relativement à gauche de l'électorat américain et du parti démocrate mais parlait principalement du besoin de s'unir et de s'aimer pour affronter Donald Trump qui apportait selon elle "une force psychique sombre". Elle n'a jamais dépassé 2% dans les sondages, elle n'était donc plus qualifiée dans les débats et sans l'attention médiatique, elle a vite disparu des esprits. Elle a finalement décidé de mettre fin à sa campagne le 10 janvier.
• Cory Booker, sénateur du New Jersey. Booker n'a jamais été considéré comme un favori mais il était considéré il y a un an comme un candidat "sérieux" au même titre que Warren, Harris, Gillibrand et Klobuchar. Il pouvait se présenter comme un nouveau Obama mais il n'a jamais percé. Dans mon modèle, il a constamment été à 2% depuis juillet dernier. Il avait réussi à participer aux débats télévisés jusqu'en novembre mais la hausse des critères lui avait été fatal. Ses performances n'étaient encourageantes dans aucun des premiers états et le manque d'argent ne pouvaient le laisser continuer. Il a donc arrêté sa campagne le 13 janvier. Avec son départ, il ne reste plus aucun véritable candidat afro-américain (Deval Patrick ne compte pas, il est à 0% et personne ne le connaît) dans ce qui était "les primaires les plus diverses de l'histoire".

Le prochain sera Michael Bennet, cette fois c'est la bonne. (13/01/2020)