Je regarde actuellement un documentaire diffusé sur la chaîne publique France 2 intitulée "La Vè République au cœur du pouvoir". C'est intéressant, mais ça va tellement vite que rien ne peut être développé.
On nous montre deux ou trois images d'archive et après il y a des gens qui commentent les images. Certains sont des gens bien (Badinter), certains sont les commentateurs officiels (Duhamel et autres historiens), certains sont des traîtres (Le Drian, Valls), certains sont là pour leurs liens familiaux (le fils de Michel Debré, le petit-fils de de Gaulle, le fils de Pompidou), certains sont des personnes qui sont liées à des affaires pas très claires mais bon quand même ils ont eu des responsabilités au sommet de l'état donc bon (Balladur, Juppé, Védrine, Fabius, Sarkozy), certains sont des gens pleins d'expérience (Giscard), certains sont des gens dont on ne sait pas très bien quelle est leur légitimité (Raffarin).
Je ne vais pas tout raconter, parce que bon, ça couvre plusieurs périodes, mais en gros sur la période 1958-1962, le modèle c'est :
- De Gaulle veut mettre en place un machin pour personnaliser le pouvoir.
- La Gauche fait remarquer les possibles dérives.
- De Gaulle dit "Laissons le Peuple voter".
- Le Peuple vote et donne raison à De Gaulle.
- De Gaulle met en place son machin et personnalise le pouvoir.
Le moment le plus intéressant c'est quand ils expliquent que de Gaulle a tout fait pour que la France possède l'arme nucléaire pour pouvoir être considérée. Après, il y a Nicolas Sarkozy, complètement excité, qui explique que de Gaulle était un génie et que sans l'arme nucléaire, on ne peut pas être une Grande Nation (à aucun moment, on explique pourquoi la France mérite d'être une Grande Nation mais je suppose que ça doit être évident pour tous les autres). Sarkozy continue avec son délire "Vous vous rendez compte, un seul homme peut appuyer sur un bouton, et BOUM. Avant sous là Quatrième, il fallait l'accord du Parlement pour faire des choses, ça prenait du temps, il fallait convaincre les gens, mais maintenant, grâce à la Cinquième, le Président, tout seul, peut attaquer." (je note, que dans la phrase de Sarkozy, c'est présenté comme une bonne chose et une avancée). Cette séquence est terrifiante, mais heureusement, suite à l'intervention du fou furieux, arrive l'ancien président Valéry Giscard d'Estaing, le vieux sage. Lorsqu'on lui parle de l'arme nucléaire, la première chose qu'il dit c'est "Je n'ai jamais eu l'intention de m'en servir". Voilà qui prouve encore une fois la sagesse du grand monsieur. (15/01/2019)
* Pour vous donner une idée de la rapidité de la progression du documentaire, j'ai commencé à écrire avant les Accords d'Evian, et là, on en est au président Pompidou qui est malade.
* Punaise, par une ellipse extraordinaire, on est passé de 1974 à 1993 sous prétexte de "Pompidou était très malade et il souffrait, un peu comme Mitterrand, qui lui aussi souffrait".
* Oh là là, après le détour par la maladie de Mitterrand où on a dû écouter Sarkozy qui racontait ses souvenirs de jeune ministre, on est subitement revenus à 1974 pour voir l'investiture de Giscard. J'apprends donc que ce jour-là, Giscard avait un papier dans sa poche où il avait marqué le nombre de gens qui avaient voté pour lui au deuxième tour. Qu'il est cool, ce vieux monsieur.
* Pour l'investiture de François Mitterrand, ils sont allés demander l'avis de Bruno Le Maire. Bruno Le Maire ?